VIOLENCE ET CINÉMA

L’idée que les films violents auraient le pouvoir de provoquer des violences réelles est très ancienne : elle remonte en effet aux premières années du cinéma et réapparaît dans les discours politiques et sous la plume des journalistes dès que le scénario d’un fait divers rappelle de près ou de loin une scène d’une œuvre audiovisuelle célèbre. Loin d’être évidente, cette idée pose pourtant problème et suscite des débats souvent houleux. Après avoir situé les principales positions et présenté les arguments les plus mobilisés, l’exposé entend décrire les différentes dimensions du problème et proposer une solution en s’appuyant sur des exemples tirés de l’actualité la plus récente.

L’enjeu est triple : ontologique, d’abord, puisque cela engage la définition de l’essence du cinéma, de la violence et de l’homme ; épistémologique, ensuite, puisque si nous disposons de nombreuses statistiques qui tendent à confirmer l’existence de corrélations entre violence filmique et violence réelle, il ne semble jamais possible d’en conclure que la première est bien la cause de la seconde ; moral, enfin, dans la mesure où reconnaître le caractère dangereux de la violence cinématographique ne réglerait pas pour autant la question de savoir si l’on doit limiter les libertés des créateurs et des spectateurs.

Hugo Clémot