Lecteur des mythes grecs, en dialogue avec Wagner et sa mythologie rénovée (la Tétralogie), Nietzsche valorise incontestablement le mythe à titre de stimulant pour la culture, contre le caractère étriqué de la rationalité allemande ou même contre la raison socratico-platonicienne elle-même. Pourtant, il est difficile de restreindre la pensée de Nietzsche à un simple irrationalisme ; de surcroît, dans la mesure où il fustige l’habitude de réfléchir à partir d’une substantialisation des contraires (Humain, trop humain, II, « Le voyageur et son ombre », § 67), Nietzsche peut-il à proprement parler prôner le mythe contre la raison ? De manière étonnante, son œuvre invite plutôt à envisager le mythe comme catalyseur d’une « raison rénovée » voire d’une « nouvelle raison » aux contours à préciser. Réfléchir à cette étrange reconstruction sera l’objectif de cette conférence du 24 octobre 2014.