l’interprétation de la responsabilité en histoire

M. André GUIGOT, 8 janvier 2002

Merci monsieur Guigot pour cette incursion vivante et suggestive dans le domaine de la responsabilité en histoire. Vous commencez (en référence à Marrou et Aron, entre autres) par déterminer la responsabilité en histoire dans le domaine de la connaissance historienne où la constitution de l’objectivité présuppose la liberté de l’historien qui doit éviter plusieurs pièges, notamment celui de la vérité-sincérité, qui n’est pas la vérité-objectivité dont la construction nécessite à la fois le souci de la diversité et celui de l’unité de l’objet étudié.

De là, vous passez à ce que vous appelez « la problématisation structurale » de la responsabilité (dans la pratique historique), chez Foucault notamment qui met en évidence l’origine historique  (empirique) de l’imputation de la responsabilité (morale) ou plutôt de la culpabilité (pénale) en la rapportant à un contexte particulier qui la relativise, à l’encontre de l’universalisme revendiqué par l’humanisme classique.

Mais « la problématisation dialectique » de la responsabilité (chez Sartre essentiellement ici) objecte à l’interprétation structurale que son relativisme rend aveugle à la liberté qui est toujours déjà-là comme fait brut constitutif de la réalité humaine, individuelle (comme dans la mauvaise foi) mais aussi collective (comme dans la responsabilité historique), ce qui pose le problème du statut de la liberté dans l’engagement qui relève à la fois de la facticité (être engagé) et de la liberté (s’engager).

Vous concluez que la responsabilité n’est pas un résultat mais une origine, qui relève d’un rapport à soi.

J. GAUBERT