16 avril 2025 — Conférence de Gerhardt Stenger
« Il faut souvent donner à la sagesse l’air de la folie, afin de lui procurer ses entrées » : le songe philosophique dans Le Rêve de d’Alembert de Diderot.
Après la fiction des dernières paroles de Saunderson dans la Lettre sur les aveugles (1749), inspirée pour la forme du Phédon de Platon et quant au fond de Lucrèce, Diderot expose vingt ans plus tard dans la trilogie du Rêve de d’Alembert sa philosophie matérialiste dans la fiction d’un songe philosophique héritée de Cicéron. Rejetant la forme et le raisonnement linéaire du traité philosophique classique, Diderot présente, dans le discours brisé et apparemment incohérent d’un homme qui rêve, un épicurisme renouvelé, une vision grandiose de l’univers basée sur les dernières avancées de la science moderne. La trilogie se termine sur des réflexions audacieuses concernant une morale sans Dieu, en particulier dans le domaine de la sexualité.