Au plan de notre vécu irréfléchi, l’unité de la nature est de l’ordre d’une croyance. Mais, pour la physique contemporaine, une telle unité est problématique. En effet, pour la pensée rationnelle du physicien, cette unité est avant tout le pôle d’un travail théorique d’unification de rationalismes régionaux (électromagnétisme, théorie électrofaible, chromodynamique quantique, relativité restreinte et générale). Rationalismes régionaux dont la pluralité correspond, d’une part, pour divers niveaux microscopiques, à la phénoménologie de multiples et diverses particules élémentaires associées à des forces d’interactions spécifiques les liant entre elles, et, d’autre part, au niveau macroscopique, aux phénomènes dus à l’interaction gravitationnelle entre les corps.
Nous nous proposons de suivre la physique du XXe siècle dans son processus d’unification des forces fondamentales de la nature (force électromagnétique, force faible, force forte) jusqu’au point où la physique des particules se lie à la cosmologie (force gravitationnelle) pour concevoir la nature comme une unité rationnellement cohérente que l’on pourrait nommer positivement « univers».
Michel-Elie MARTIN