la crise de la représentation politique du peuple

Le sentiment d’une « crise de la représentation politique » semble bien être devenu le lieu le plus commun de notre démocratie désenchantée. Ne faut-il pas alors tâcher de penser cette crise et d’y remédier, si possible, pour éviter les deux écueils, inverses mais complices, d’un populisme démagogique et d’un aristocratisme (ou élitisme) technocratique ? Plus précisément, plutôt que de défonder la représentation comme étant « trop abstraite », au nom d’une participation « plus directe », n’est-il pas urgent de les refonder toutes deux pour redonner au peuple sa souveraineté et à la politique sa noblesse ?

Pour faciliter la recherche mais aussi préparer le débat, le conférencier proposera de distinguer et d’articuler trois modèles de démocratie : les modèles représentatif, participatif et délibératif, en tâchant d’en mettre en évidence les vertus et les limites respectives et mutuelles, en vue de résoudre une crise qui ne semble pas être seulement, ni même essentiellement, d’ordre politique, mais aussi et surtout de nature anthropologique, s’il est bien vrai que ce qui est en jeu ici, au fond, c’est la capacité des hommes de s’accomplir comme des êtres libres (et égaux) par la médiation des institutions, politiques notamment, qu’ils se donnent dans leur histoire.

 

Joël Gaubert