EST-ON FONDÉ À PARLER D’UNE VIOLENCE FAITE À LA NATURE ?

La violence est l’usage d’une force démesurée, excessive, d’un être sur un autre en ce que cet usage ne respecte pas l’essence de l’être qui subit  cette violence, au point où sa destruction est possible, alors même que celui qui exerce cette force est jugé devoir se maintenir dans la « mesure », la « juste mesure » d’un respect de l’autre. Si l’homme a pour essence d’être une « personne » et que le critère moral implique le respect de la personne, on comprend aisément que l’on puisse parler de violence entre les hommes.

Mais si la nature n’a pas le statut ontologique de la  « personne », peut-on parler autrement que par métaphore d’une violence humaine à l’encontre de la nature ainsi qu’à l’encontre des êtres non-humains qui lui sont immanents ?

Est-ce à dire que les hommes ont alors le champ libre pour une action amorale sur l’ensemble de la nature, la biosphère et, plus particulièrement, les animaux ?

L’enjeu d’une réflexion sur la violence à l’encontre de la nature  apparaît donc comme double : l’un, théorique, porte sur l’ontologie de la nature et de ses constituants pour en préciser le statut au regard de ce que l’on tient pour digne de respect; l’autre, pratique, porte sur la possibilité effective d’un rapport de juste mesure ou de mesure morale à leur égard.

Le conférencier s’attachera à préciser ces enjeux et à y répondre dans un cheminement impliquant des philosophies de la nature dont il mesurera la pertinence à l’aune du développement des sciences.

MICHEL-ELIE MARTIN