Qu’y a-t-il de plus paradoxal et de plus profondément décevant que de ne plus pouvoir parler ouvertement aujourd’hui de la beauté sans être soupçonné de naïveté, tant elle a été elle-même frappée de mutisme voire d’interdiction par toutes les « déconstructions » de la métaphysique, toutes les « ruptures » des « avant-gardes artistiques », toutes les industries du divertissement de masse et toutes les formes de nihilisme qui en résultent ? La beauté ne continue-t-elle pas, pourtant, de faire l’objet d’une irréductible expérience qui, modestement mais résolument, féconde toujours l’existence humaine, dans sa dimension proprement esthétique, certes, mais aussi dans les domaines éthique (comme en amour et en amitié) et socio-politique (dans le partage du sensible nécessaire à tout sens commun) ?
C’est à redonner la parole et droit de cité à cette expérience de la beauté que nous espérons ici contribuer, en dialogue avec les Anciens et les Modernes, en nous instruisant à la fois des principes de la philosophie et des révélations de la littérature et des autres arts, comme de la vie la plus quotidienne.
SOMMAIRE
INTRODUCTION
TABLE DES MATIÈRES
I – L’ESPOIR D’UNE BEAUTÉ APAISANTE
1 – La promesse de la beauté apollinienne
2 – La spiritualisation de l’homme sensible
3 – La sensibilisation de l’homme spirituel
4 – Une éducation esthétique institutrice d’humanité
Annexe : Une expérience de la beauté apaisante
II – LA RENCONTRE D’UNE BEAUTÉ EXCITANTE
1 – L’inquiétante étrangeté de la beauté dionysiaque
2 – L’hyper-sensibilisation de l’homme sensible
3 – La dé-spiritualisation de l’homme spirituel
4 – Une non-éducation esthétique destitutrice d’humanité
Annexe : La rupture de l’art contemporain avec la beauté
III – À LA RECHERCHE DE LA BEAUTÉ PERDUE
1 – Le libre jeu du beau idéal comme forme vivante
2 – La réconciliation du sensible et de l’intelligible en chacun
et entre tous
3 – La refondation esthétique du sens commun éthico-politique
4 – Pour une éducation esthétique ré-institutrice d’humanité
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE